Le suicide de Goering ...
rideau
Vers vingt-deux heures, le médecin Muecke, comme tous les soirs, apporte à Goering un somnifère -un comprimé de seconal qui fait dormir vite, mais dont l'effet se dissipe rapidement. Goering avale le comprimé, puis, d'un ton indifférent, demande si cela vaut la peine de se déshabiller. » Le médecin s'en tire avec une réponse évasive :-Certaines nuits sont très brèves.
Il ignore que Goering, le matin même, a dit au coiffeur : Demain, on n'aura sans doute plus besoin de vous. Je vous lègue mon rasoir et mon blaireau. Malheureusement, il sourit soudain, d'un air entendu, je ne puis en faire autant pour ma pipe. Lorsque je quitterai cette cellule pour la dernière fois, je la briserai contre la porte.
A vingt-deux heures quarante-cinq, la sentinelle affectée à la garde de Goering observe par le judas que le prisonnier, couché sur son lit de camp, se conduit bizarrement. Ce sont d'abord les mains qui agrippent convulsivement la couverture. Puis, les spasmes s'étendent aux bras. Le visage se crispe, les jambes s'agitent, le torse se jette à gauche et à droite, il se cabre...
-Hey!
Le cri de la sentinelle retentit dans le couloir. L'officier de service accourt, ouvre la porte, se penche sur l'ex-maréchal. Déjà, les spasmes commencent à s'apaiser. Mais l'énorme corps reste tordu sur lui-même, légèrement appuyé sur les coudes. La respiration est haletante, des gouttes de sueur roulent sur le visage.
L'officier et la sentinelle comprennent que le prisonnier leur échappe. Ils le soutiennent, lui tapotent les joues, mais sans conviction. Le médecin, prévenu entre-temps, croit d'abord qu'il s'agit d'une crise cardiaque. Mais, soudain < le visage de Goering devient absolument bleu, le corps retombe - un dernier râle, et c'est fini.
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